Nouvel exemple du danger des réseaux sociaux. A ma connaissance le premier sur Twitter. Un salarié de la chaine de restauration rapide Quick avait eu l’idée d’exprimer de façon régulière sur Twitter ses états d’âmes professionnels. Il s’agissait en quelque sorte d’une chronique du quotidien pour un équipier Quick anonyme. Son compte Twitter était d’ailleurs @EquipierQuick.

C’est ce que relate la presse du jour.

Mais Quick a mené l’enquête et a découvert l’identité de cet équipier. Il faut dire que les tweets étaient gênant pour l’enseigne : « une sauce a passé la nuit hors du frigo…j’ai reçu l’ordre de la mettre en place pour le rush du midi… Je peux comprendre la pression du fait qu’il faut aller vite & bien mais être payé au lance-pierre nous met un coup au moral »…..etc

Liberté d’expression ou dénigrement ?

Tout ceci nous rappelle étrangement les licenciements FACEBOOK très médiatisés l’an dernier.

Le droit à la vie privée est une évidence, surtout dès lors que la personne s’exprime sur TWITTER ou FACEBOOK le soir, de chez elle, c’est-à-dire en dehors du lieu de travail et en dehors du temps de travail et donc sans utiliser les outils de l’entreprise.

Et le droit d’expression ? Y-a-t-il une différence fondamentale avec des échanges entre collègues au café d’en face après le travail ?

La liberté d’expression est un droit dans notre pays, ainsi que la liberté des correspondances.L’article 9 du Code civil rappelle que « chacun a droit au respect de sa vie privée ». La Convention Européenne de sauvegarde des droits de l’Homme, article 8, précise que « toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ».

Le Code du travail, article L 2281-1 garantit en outre la liberté d’expression des salariés et ceux-ci disposent d’un droit d’expression concernant les conditions d’exercice et l’organisation de leur travail. Ce dernier point n’est pas anodin car le salarié en question exprimait, sans citer de noms, un malaise et un besoin de changement après un entretien annuel.

Mais attention au dénigrement

La limite de la liberté d’expression restera toujours le dénigrement, l’injure, la difamation. En d’autres termes : l’abus. La Direction de Quick a annoncé qu’elle engageait une action judiciaire, pénale semble-t-il, contre ce salarié. Mais on ne sait pas laquelle. On ne sait pas non plus si cet équipier a fait ou non l’objet d’une sanction disciplinaire ou d’un licenciement. Il semble en tout cas qu’il n’était ni représentant syndical ni un élu du personnel…

Source : avocat Lyon janvier 2013