Le délai de carence, ou plus précisément le différé d’indemnisation, est la période durant laquelle Pôle emploi n’indemnise pas le salarié licencié et inscrit comme demandeur d’emploi.

A compter du 1er juillet prochain, ce différé d’indemnisation est porté à 180 jours maximum (soit 6 mois). Antérieurement, il était de 75 jours maximum. Cette modification très importante résulte d’un accord conclu entre les partenaires sociaux le 22 mars dernier et a pour objectif de forcer les salariés licenciés à retrouver un emploi rapidement.

Cette mesure visera surtout les cadres licenciés qui négocient une indemnité de départ : en effet, cette indemnité sera prise en compte par Pôle Emploi pour déterminer la durée du différé d’indemnisation.

Pôle Emploi calculera la différence entre l’indemnité de rupture négociée qui a été perçue perçue et l’indemnité légale minimale.
Ensuite, cette différence sera divisée par par 90 à compter du 1er juillet 2014.
Le chiffre ainsi obtenu correspond au nombre de jours de carence lié à l’indemnité de rupture supra-légale. En gros, au delà de 17 000 € d’indemnité supplémentaire, le différé d’indemnisation sera maximum.

L’indemnité de départ négociée ne servira donc qu’à combler le différé d’indemnisation.

Du coup, les négociations seront plus difficiles certainement puisque le salarié licencié cherchera naturellement à intégrer ce point à la négociation, sauf s’il a un autre job en vue.

Et le salarié aura donc plutôt intérêt à ne pas négocier son départ trop tôt, mais à engager plutôt une action devant le Conseil de prud’hommes, afin d’obtenir des dommages et intérêts par la voie judiciaire.

Source : Yn avocat travail lyon juin 2014