Suite – chercheur licencié pour refus de prendre l’avion

Dans un post précédent, j’avais évoqué le cas du chercheur en mission pour un institut allemand en Papouasie-Nouvelle-Guinée et souffrant d‘une anxiété climatique  https://avocatalk.fr/licenciement-pour-refus-de-prendre-lavion/

Ce chercheur refusa de rentrer en avion en Allemagne, à Kiel,  pour le 2 octobre, date impérative donnée par son employeur. La raison de son refus était l’empreinte carbone excessive de ce trajet retour. Il fut licencié immédiatement et la question était donc la suivante :

La conscience climatique et le refus de prendre l’avion peuvent-elle justifier de ne pas appliquer une instruction de son employeur ?

Voici quelques nouvelles fraîches :

Ce chercheur, Monsieur Gianluca GRIMALDA a donné diverses interviews depuis et nous connaissons donc la suite de l’histoire.

Ce chercheur est finalement rentré en Allemagne, mais pas en avion. En mission sur l’île Bougainville, dans l’archipel des iles Salomon au large de l’Australie, il a donc accompli un voyage de soixante-douze jours pour rentrer en Allemagne. Parti mi-octobre 2023, il a parcouru 28 000 kilomètres en cheminant en bateau, en bus, en camion et en voiture.

Se définissant comme un objecteur de conscience à l’égard de l’aviation, qu’il assume depuis 10 ans, il a déjà par le passé mené plusieurs actions militantes.  Membre depuis deux ans des Scientifiques en rébellion, un collectif qui lutte contre la crise climatique et l’effondrement de la biodiversité, il a participé à des actions de désobéissance civile, comme lorsqu’il a collé sa main sur le sol du musée automobile Volkswagen ou même bloqué un aéroport en Italie.

Il a contesté son licenciement en justice

C’est donc la nécessité de rentrer en avion sans délai que Gianluca Grimalda a contesté devant la justice. Il a considéré son licenciement injustifié, et a prétendu qu’il pouvait tout à fait s’acquitter de ses responsabilités professionnelles lors de son voyage retour sans prendre l’avion.

Débouté  par la justice allemande

Il a été débouté en première instance. Sans surprise. Le tribunal a estimé que son employeur, l’Institut, était tout à fait qualifié à lui demander de revenir par avion le plus rapidement possible.

Mais le chercheur n’abandonne pas : il indique  vouloir faire  inscrire dans la loi allemande qu’un employé ne peut être licencié pour objection de conscience à prendre l’avion. A suivre….

 

Source Yves Nicol avocat Lyon avril 2024

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