Les propos injurieux entre collègues sont courants dans la vie de l’entreprise. Les propos injurieux ou irrévérencieux vis à vis de l’employeur peuvent se produire aussi, dans des contexte de fortes tensions, qui sont fréquents dans les relations professionnelles aujourd’hui.

On observe donc régulièrement des licenciements motivés par des grossièretés ou des injures

Peut-on traiter un collègue de PITBULL ou son patron de CHOCHOTTE?

Intéressons nous aux cons

Traiter quelqu’un de con, cela n’a rien de sensationnel. Mais dans un contexte professionnel, ce qui est explicable n’est pas toujours excusable. Quelques exemples tirés de jurisprudences de Cour d’appel nous éclairent.

Pour la Cour d’appel de Lyon, traiter son employeur de petit con et le père de celui-ci de gros con, justifie un licenciement. Mais pas une faute grave en raison d’un contexte d’hostilité. (Cour d’appel de Lyon, 12 octobre 2006)

Mais pour d’autres Cours d’appel, traiter son employeur de connard, petit con, bon à rien, incapable constitue une faute grave. (Cour d’appel d’anger 15 octobre 2002)

De même, dire à son employeur que ca ne l’intéressait pas de bosser avec un vieux con entraine un licenciement justifié – mais pas une faute grave-(Cour d’appel de caen, 23 septembre 2005).

Pour la Cour d’appel d’Aix en Provence, le fait pour un salarié d’affubler son employeur de « petit con », terme incompatible avec la solennité des rapports feutrés existant dans la hiérarche bancaire, justifie un licenciement. (Cour d’appel d’Aix, 4 janvier 2000).

Le contexte est déterminant

Dans un arrêt de la Cour d’appel de Rouen du 25 juin 2002, on peut lire : qualifier son supérieur hiérarchique de gros tas de merde ne saurait constituer ni une faute lourde ni une faute grave ni une cause réelle et sérieuse de licenciement. Il y a lieu de prendre en compte le comportement de mépris du supérieur à l’égard de la saalriée, et l’usure des nerfs dont elle a été victime, d’autant plus fragile qu’elle est handicapée, alors qu’elle avait en vain alerté lemployeur sur les graves difficultés relationnelles qu’elles rencontrait avec lui.