Chez UBER, 3500 salariés sont licenciés en 3 minutes sur ZOOM

C’est l’Amérique bien sûr : chez UBER, 3 500 salariés licenciés depuis Phoenix et au moyen d’une video conférence ZOOM, le tout en 3 minutes. C’est ce qui a été réalisé par la directrice de clientèle de l’entreprise, qui explique que « l’activité de chauffeurs privés s’est effondrée de moitié. Il n’y a donc pas assez de travail pour de nombreux employés du support client. (…) nous supprimons 3 500 postes…(…), Ce sera aujourd’hui votre dernier jour chez Uber ».

Evidemment, tout a déjà été dit, sur le sujet de la grande souplesse de la législation sociale aux Etats-Unis. Une entreprise en péril peut se séparer aisément et immédiatement de son personnel sans formalisme contraignant et à moindre coût. Puis ensuite réembaucher plus tard si le contexte économique se retourne.

Chacun pensera ce qu’il voudra de ce mode de fonctionnement. Bien sûr, ce système a des vertus et des aspects positifs également, puisque les américains y adhèrent et considèrent que le rebond est ensuite plus facile et plus rapide. Cependant, avec des traumatismes sans doutes majeurs. Pour les salariés bien sûr, mais aussi pour le chef d’entreprise car licencier 3 500 salariés d’un coup en 3 minutes est une décision terrifiante et doit donner l’impression de se couper une jambe pour conserver l’autre…

En France, même dans une PME ou TPE, même pour un petit licenciement économique collectif (moins de 10 salariés licenciés), la procédure est beaucoup plus longue et surtout contraignante et très précise. Le non-respect des règles et obligations ouvre la possibilités à de nombreuses contestations et à des incertitudes juridiques.

Une entreprise française aura donc davantage de difficultés à réagir immédiatement et devra attendre de nombreux mois pour constater les effets économiques des suppressions de postes.

S’y prendre à l’avance pour licencier économique ? Toujours difficile, médiatisé et très polémique. L’anticipation des difficultés prévisibles peut être fondée en droit mais n’est pas forcément plus simple pour convaincre et ouvre d’inévitables et innombrables discussions. On se souvient des aléa judiciaires de plusieurs années dans l’affaire PAGES JAUNES. Lorsque cette entreprise avait supprimé les annuaires papier , s’était réorganisé pour s’adapter et avait invoqué l’introduction des nouvelles technologies pour licencier en masse une grande partie de son personnel.

Source :Yves nicol avocat Lyon droit du travail mai 2020

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