Un patron norvégien a ordonné à ses employées de porter un bracelet rouge quand elles avaient leurs règles afin de justifier leurs passages aux toilettes plus fréquents. C’est ce qui est révélé par le Daily Mail, relayé en France par Slate.fr

«De façon plutôt justifiée, les femmes se sentent humiliées d’être “marquées” comme ça -tous leurs collègues sont au courant des détails intimes de leur vie privée», s’indigne le syndicat norvégien Parat qui a commandé l’étude ayant révélé l’existence des bracelets rouges.

A l’origine, l’étude était sensée mesurer la productivité des entreprises norvégiennes; mais selon le syndicat, elle a très vite mis au jour une gestion «tyrannique» des pauses pipi. «L’étude affirme que les entreprises sont en train de devenir obsédées par la productivité perdue à cause des employés passant trop de temps à répondre aux appels de la nature», explique le Daily Mail. «Les résultats montrent que 66% des patrons forcent leurs employés à leur demander des cartes électroniques pour pouvoir accéder aux toilettes, afin qu’ils puissent contrôler les pauses.»

Selon le syndicat Parat, les toilettes sont parfois placées sous vidéo-surveillance. Certaines entreprises font carrément signer une feuille aux employés qui vont au petit coin. «J’espère et je crois que ce n’est pas représentatif de la vie au travail en Norvège en général», a déclaré Bjorn Erik Thon, le Protecteur des citoyens norvégiens («ombudsman») concernant le droit de la consommation. Il a ajouté qu’il recevait de plus en plus de plaintes concernant les dispositifs de surveillance dans les lieux de travail, «un problème grandissant».

Rien de tout cela en France

La Norvège n’est qu’un petit pays, qui compte 5 millions d’habitants et qui est en retard par rapport à nous sur le plan des droits sociaux et sur le plan du modèle démocratique. Comme tous les pays scandinaves, c’est bien connu…

Dans notre pays, de tels faits sont donc bien évidemment impensables.On peut citer par exemple le fameux article L.3121-33 du Code du travail, qui organise un temps de pause minimum de 20 minutes toutes les 6 heures. Les Convention et accords d’entreprises sont également protectrices, s’agissant des pauses physiologiques. La video surveillance des salariés, si elle est possible, est soumise à des règles très strictes : les salariés doivent être informés, le comité d’entreprise informé et consulté et la mise en place de règles générales et permanentes est soumise à la procédure d’établissement du règlement intérieur.

A noter aussi que si tous ces dispositifs ne sont pas mis en oeuvre régulièrement, les délégués du personnel disposent d’un droit d’agir en justice pour obtenir le retrait.

Et puis nous disposons de la HALDE (Haute autorité de Lutte contre les discrimination et pour l’Egalité des chances). Nous n’avons donc pas à craindre de bracelet rouge pour les femmes en France.